Mon premier bain public sentō

Hier soir, j’ai enfin pu aller profiter d’un sentō, bain public fréquenté par les Japonais. J’étais déjà bien sûr allé dans des onsens, bains alimentés par les sources naturelles d’eau chaude dans des hôtels ou des établissement publics, mais je tenais absolument à vivre l’expérience collective et populaire du sentō. C’est chose faite dans un établissement à deux pas du célèbre Dogo Onsen. Un chouette moment de partage, à poil certes, mais très typique.

 

 Mon premier sentō, à deux pas du célèbre Dogo Onsen

Mon premier sentō, à deux pas du célèbre Dogo Onsen

Tout nus, tout propres dans un sento japonais

Le sentō est un bain fonctionnel. On y vient pour se laver et se détendre. Parfois par nécessité car certains Japonais vivent dans de petits logements sans salle de bain privée, ou préfèrent se laver dans des endroits plus spacieux. Ou bien aussi par considération sociale et coutume, selon un principe qui relie l’intimité physique et l’intimité émotionnelle. Dans un sentō, on se baigne tous nus et on s’y fait vite. Jusqu’au 19ème siècle, les sentōs étaient mixtes. Donc finalement, aujourd’hui, l’expérience n’est pas si radicale.

Il faut imaginer deux grandes pièces, l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes et les enfants puis, dans chacune d’elles, des rangées de robinets et de petits tabourets pour se laver. Et enfin, un grand bain chaud pour la relaxation. En plus des robinets, on dispose de petites bassines en bois pour s’arroser et se laver à la température souhaitée. Et ensuite on va dans le bain. Mon voisin de bassin m’a gentiment demandé si ça ne me faisait pas bizarre d’être avec des personnes nues. Nous sommes très vite tombés d’accord sur le mot freedom.

 Casiers à l′entrée d′un sentō

Casiers à l′entrée d′un sentō

Au sento, on ne rigole pas avec le règlement

Avant de s’aventurer dans un sentō, il vaut mieux bien lire le règlement. Sur place, les textes sont souvent en japonais donc ce sera trop tard pour comprendre. Bien que les Japonais soient plutôt tolérants avec les étrangers qui ne connaissent pas leurs coutumes, les erreurs des non initiés dans les bains publics sont très mal vues. Exemples : ne pas aller dans le bain avant de s’être lavé, ne pas sauter dans l’eau ou courir. Ne pas faire comme moi qui suis venu avec une seule serviette, mais avec deux : une grande en coton pour se sécher, et une petite pour se laver. En résumé, ne pas salir le bain qui n’est pas là pour nous rendre moins sales. Capito ?

D’autres produits sont utilisés dans les sentō : brosse à dents, dentifrice, rasoir, bonnet de douche, pierre ponce… J’ai même vu des jeunes filles entrer avec un panier plein de produits de beauté et de maquillage. La prochaine fois, j’emmènerai ma mousse à raser !

 Derrière ce type de rideaux, un sentō

Derrière ce type de rideaux, un sentō

Les petits conseils du producteur

Les bains publics sont ouverts en général de 13h à 23h ou minuit. Compter 350 à 400 yens par adulte et la moitié pour les enfants. Gratuit pour les bébés. Thé servi dans les vestiaires. Emmener 2 serviettes ( ou 1 serviette et 1 gant), shampoing, savons, crèmes et tout ce dont vous vous servez dans votre salle de bain pour vous faire une beauté. Si vous avez oublié votre savon, ou que vous ne voulez pas vous encombrer, les bains fournissent serviette et savon pour 100 yens environ. Et encore une fois, potassez les règlements avant de tenter l’expérience.

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