Kia ora ! Aujourd’hui c’est la fête nationale kiwi, la célébration de la signature du traité de Waitangi. En résumé, le traité par lequel les Maoris ont « accepté », en 1840, de devenir sujets de la reine d’Angleterre contre une bonne partie de leurs terres. Toujours compliqué d’aborder la rencontre avec les peuples « natifs » quand on voyage. La culture maorie d’aujourd’hui n’a que très peu de choses à voir avec la culture maorie pré-européenne. J’ai cherché les maoris d’antan dans les livres et les magnifiques musées néo-zélandais. Et j’ai ouvert ouvert grand mes yeux et mes chakras pour LA rencontre en chair et en os avec leurs descendants de 2015.
Culture maorie pour les nuls à Wellington et Whanganui
J’ai décidé d’éviter les reconstitutions d’anciens villages maoris comme à Rotorua. Ces attractions sont tenues par des maoris et sont très pédagogiques : dégustation du plat traditionnel maori fumé hangi , démonstration de haka, coutume de l’accueil, etc… Mais je n’ai pas envie de rencontrer des revenants.
Je préfère filer au musée Te papa Tongarewa dès mon arrivée à Wellington, le musée national de Nouvelle-Zélande qui propose, entre-autre, de beaux espaces sur les maoris. J’y découvre des trésors : un superbe waka (canot maori), des maisons communes (wharenui) ou de stockage (pataka) richement sculptées et une incroyable collection de bijoux en jade nephrite (pounamu). Mais surtout les clés pour comprendre la culture maorie pré-européenne et d’aujourd’hui : valeurs, grands chefs de file et combats, arts (navigation, sculpture sur bois, joaillerie et stratégies guerrières entre autres). Le top pour le fan de rugby que je suis : une petite salle sur les origines du haka des All Blacks, sa signification et son histoire.
J’ai aussi adoré le petit musée régional de Whanganui plus orienté « arts et traditions populaires » : belle collection d’objets maoris (bijoux, outils, vêtements, armes et objets de culte…) et exposition sur les destins croisés des premiers arrivants européens et des maoris du 19ème siècle. Le musée édite un petit livre en français dédié aux traditions et à la culture maorie, à se procurer pour les bases.
Maorie attitude dans le Waikato
Entre les attractions historiques cartes postales et l’envie de partager à tout prix la « vraie » vie des indigènes, il y a un juste milieu : la rencontre. Pour la forcer un peu, je fais cap sur une région à forte concentration maorie (presque 14 % de la population) : le Waikato. Je pars visiter la maison commune maorie Te Tokanganui a Noho de Te Kuiti construite en 1873. Une mamie maorie de 70 ans y fête son anniversaire avec toute sa famille. Je ne souhaite pas y entrer et me concentre sur l’architecture et les riches sculptures et peintures extérieures représentant ancêtres et esprits.- « Where are your from ? » – « France ! » – « Come in, please ». Je suis français et c’est ma chance : un cousin de la famille vit du rugby à Brive.
Dans la maison, des matelas ont été disposés afin que la famille venue de loin puisse rester et dormir sur place quelques jours. Les enfants préparent un spectacle de Waiata-a-ringa (littéralement « chanson de mains ou bras ») pour la star du jour. Après un échange sur le rugby, j’ai droit à la répétition et à une info précieuse : le lendemain se tient le Kawhia Traditional Maori Kai Festival, fête de la culture et de la cuisine maorie… juste à quelques kilomètres d’ici.
Et voilà comment se retrouver à une magnifique fête populaire maorie et nouer des contacts pour mes voyages. Au programme : dégustation de plats traditionnels comme le hangi et le hamburger, concert reggae, ateliers de sculpture sur bois et de tissage de flax. Et en prime, une bonne vue sur de magnifiques bras tatoués. Haere ra !
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