Chronique parue dans le A/R, magazine Voyageur n°31 – mars avril 2016
Che Guevara, le révolutionnaire mythique, fut aussi un sacré motard. J’avais envie de lui rendre hommage en créant un circuit moto calqué sur son voyage initiatique de 1952 durant lequel il explora l’Amérique du Sud au guidon d’une Norton 500.
1ère étape – COMPRENDRE
Un circuit historique commence par de longues séances de lecture et de nombreuses requêtes Google. S’imprégner du contexte, imprimer le décor, envisager un scénario. Attablé à mon bureau je dévore les livres Voyages à motocyclette du Che et Sur la route avec Che Guevara d’Alberto Granado. Quelle épopée ! Je ne connaissais pas les détails de ce voyage au cours duquel le futur Comandante aiguisa sa conscience politique, Impressionnant.
2ème étape – CHERCHER
Le fil rouge est clair dans ma tête, je veux un roadtrip aussi excitant que le film Carnets de voyages. Que cette virée en Cinémascope soit à la hauteur de cette légende, qu’on en revienne retourné comme une crêpe ! Je cherche alors le tracé exact depuis Buenos Aires où l’étudiant en médecine quitta la faculté pour partir à l’aventure. Je cherche les postes-frontières qu’il a passé, des anecdotes et surtout … sa moto ! Hélas pas de Norton 500 en Argentine. Notons que la sienne qu’il avait imprudemment appelée « La Vigoureuse » le lâcha au Chili et c’est en autobus qu’il parcourut le Pérou et a Bolivie. Je finis par dénicher une Royal Enfield qui lui ressemble comme deux gouttes d’huile !
3ème étape – TESTER
Je prends mon balluchon, ma carte routière et mes notes. Destination : Buenos Aires. Sur place je retrouve quatre autres motards aguérris qui vont m’accompagner pour ce voyage de reco : 40 jours, 12000 kms à deux roues (nous, on ne prend pas l’autobus), il faut être un peu dingue pour avaler autant de poussières, mais on en redemande. Sur la célèbre route 40 au pied de la cordillère des Andes, les cactus géants sont au garde-à-vous, les lamas nous tirent la langue. Pas âme qui vive dans cette immensité désertique et colorée comme un tableau surréaliste. Nous restons sans voix devant tant de beauté, mais dans les sommets andins entre San Antonio de los Cobres et Cachi, un gros mot sort d’un casque. Un carte a rendu l’âme à 4950m d’altitude ! C’est ça aussi l’aventure. On répare et on repart. En passant dans les environs de Cordoba, on prend une photo devant la maisn du Che à Alta Gracia. Puis revoilà Buenos Aires. Es el fin.
4ème étape – REVER
Le pari est réussi, je suis heureux pour les prochains motards. Mais déjà je pense à un autre voyage. Il n’est jamais trop tôt pour rêver.
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